Au Brésil, les eaux usées sont un produit de luxe.

L'institut Traite le Brésil a publié une enquête peu encourageante pour les Brésiliens. Dans son classement sur l'assainissement, l'organisation non gouvernementale montre la situation sanitaire de base de 100 villes brésiliennes de plus de 250 000 habitants. Sur ce total, 55 de ces villes prennent en charge moins de 40 de leurs eaux usées. Autre conclusion alarmante : la moitié du volume des eaux usées de Sao Paulo et Rio de Janeiro, les villes les plus riches du pays, est encore déversée en nature dans les rivières, les ruisseaux, les lacs et même dans le sol.

A. Les eaux usées au Brésil

En outre, dans l'ensemble des 100 municipalités, la quantité quotidienne d'eaux usées non traitées atteint presque trois mille piscines olympiques. C'est une quantité gigantesque si l'on considère qu'une piscine olympique peut contenir 2,5 millions de litres. Pas moins de six villes ne disposent tout simplement d'aucun traitement des eaux usées. Parmi elles, on trouve deux capitales, Cuiabá et Porto Velho. Par assainissement de base, on entend non seulement la collecte et le traitement des eaux usées, mais aussi l'approvisionnement en eau potable. Il s'agit de l'un des services publics les plus importants pour assurer la qualité de vie et la santé de millions de personnes vivant dans les grandes villes. À l'heure du changement climatique et de la pénurie d'eau, la négligence des ressources en eau dans le pays est quelque chose de très inquiétant.

B. Le nettoyage urbain et la collecte sélective des déchets solides en vue de leur recyclage

Selon le rapport de Traite le Brésil, 34 des grandes villes étudiées ne disposent même pas d'un projet sur le sujet. Il y a eu du temps et une législation adéquate pour les planifier. Le plan d'assainissement communal : PMSB est une obligation pour les gouvernements municipaux. Il s'agit de la loi fédérale créée précisément dans le but d'établir des directives pour l'assainissement adéquat. Il comprend également la surveillance de l'approvisionnement en eau, outre le contrôle des pertes par fuites et branchements clandestins, le nettoyage urbain et la collecte sélective des déchets solides en vue de leur recyclage. Grâce à cela, le Brésil devrait enfin parvenir à l'universalisation des services de collecte et de traitement des eaux usées, ainsi que de l'approvisionnement urbain. Malheureusement, on est loin d'avoir atteint cet objectif, notamment dans le nord et le nord-est du Brésil. Le classement des ONG montre que les villes de ces régions sont les plus mal évaluées. Sur les vingt meilleures villes, 11 se trouvent dans l'État de Sao Paulo, trois dans celui de Minas Gerais, quatre dans celui de Parana et deux dans celui de Rio de Janeiro. Dans le classement général, la ville de Franco, à Sao Paulo, occupe la première place en matière d'assainissement de base. Elle est suivie de Maringa, dans l'Etat de Parana, et de Limeira, une autre ville de l'État de Sao Paulo. Santos, sur la côte de Sao Paulo, est la seule ville évaluée avec 100 et le traitement de son réseau d'égouts. Le classement de l'Institut Traite le Brésil en matière d'assainissement s'est basé sur le système national d'information sur l'assainissement : SNIS du ministère des villes. Le document contient des informations importantes qui devraient être prises en compte par les Brésiliens en cette année électorale. Le document expose le mépris des politiciens et des gouvernants pour une question qui devrait être une priorité absolue pour un pays qui a de sérieux objectifs de développement.

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